Questions successorales
Souvent une personne qui reçoit un courrier d’un généalogiste successoral se pose des questions.
Cette rubrique va essayer modestement de répondre à quelques-unes. Tous les cas sont réels, ils ont été tirés du blog du généalogiste professionnel Stéphane Cosson.
Le vocabulaire
Qu’est-ce qu’une dévolution successorale ?
La dévolution successorale correspond au transfert du patrimoine du défunt dans
celui des personnes habilitées à le recueillir. Selon l’article 721 du code civil, « les successions
sont dévolues selon la loi lorsque le défunt n’a pas disposé de ses biens par libéralités.
»
Ont vocation à hériter les descendants, ascendants, le conjoint ou à défaut
l’Etat.
Pour succéder, le conjoint ne doit ni être divorcé ni privé de ses droits
successoraux par le défunt. Il peut être appelé à la succession seul ou avec d’autres
héritiers.
Pour cela, vous devez lui fournir les documents permettant d'identifier les
membres de la famille concernés par la succession : un extrait de l’acte de décès, le livret de
famille, le contrat de mariage, le jugement de divorce le cas échéant, l’état civil des
enfants.
Il faut aussi lui remettre les documents dans lesquels le défunt aurait désigné une ou
plusieurs personnes pour recueillir tout ou partie de sa succession (testament, donation entre
époux). Le notaire interroge également le fichier central des dispositions de dernières
volontés.
Il dresse alors un acte de notoriété.
Cet acte revêt une très grande importance
pratique. En effet, la loi impose aux organismes financiers de bloquer, dès qu'ils ont connaissance
du décès, tous comptes ou coffres détenus par le défunt. Afin de permettre la libération des avoirs
qui se trouvent sur les comptes ou dans les coffres, les organismes financiers exigent la plupart du
temps que les héritiers leur produisent un acte de notoriété ou un certificat d'hérédité.
En
vertu de l’article 539 du code civil, l’Etat est habilité à recueillir les successions en
déshérence, c’est-à-dire la succession d’une personne qui décède sans héritier ou
abandonnée.
Quand une succession s’ouvre, généralement le notaire prévient les héritiers.
Pour cela, encore faut-il connaître les héritiers. Il n’est en effet pas évident, quand le défunt
est célibataire, sans descendance, de savoir qui ils sont. Il fait alors appel à un généalogiste
successoral pour les rechercher.
Quelle est la différence entre un "contrat de révélation" et un "contrat
de justification de droits dans une succession" ?
Dans le contrat de révélation, l’héritier
n’était pas au courant de la
succession. De ce fait, il bénéficie de l’avantage fiscal (délai de 6 mois pour le dépôt de la
déclaration de succession à partir de la révélation et non du décès).
Dans le contrat de justification de droits, l’héritier a connaissance du
décès mais n’est pas en mesure de justifier
qu’il est bien héritier et qu’il n’existe pas d’autres héritiers.
Le taux de rémunération du
généalogiste n'est pas le même dans l'un et l'autre cas. Et sachez qu'il n’existe pas de loi
spécifique concernant les contrats de révélation.
Enfin, dans le cas d'héritiers connus, il
existe un contrat de représentation.
Devant mon refus de signer un généalogiste me menace de me « révéler
judiciairement la succession » et de se réserver ses honoraires. Qu’est-ce que cela signifie ?
La révélation judiciaire est faite par sommation par huissier : le coût au départ
est de l'ordre de 300 €.
Davantage ensuite s'il y a procédure. Le généalogiste est en mesure
d'assigner un héritier au nom des autres héritiers, mais il ne me semble pas possible qu'il puisse
prendre ses honoraires.
L'idéal serait de prendre contact avec lui et de négocier les honoraires,
ces derniers étant libres. Cela vous éviterait une procédure longue et fastidieuse.
Qu'est-ce que l'usucapion ?
L'usucapion est une règle selon laquelle toute personne qui a disposé d'un bien
immobilier pendant plusieurs années, sans en être réellement propriétaire, peut par prescription
acquisitive ou usucapion en acquérir la propriété.
Conditions d'application de cette règle
* Seuls les droits de propriété immobilière qui confèrent à leur
titulaire un droit de jouissance et
de disposition et les droits démembrés de la propriété (usufruit, servitude) peuvent s'acquérir
par
prescription. Les immeubles classés monuments historiques, les monuments naturels et les sites
classés échappent à la prescription acquisitive.
* La possession du bien doit avoir duré 30 ans. Ce délai peut être
abrégé pour celui qui acquiert de
bonne foi et par un titre de propriété valable, il est alors de 10 ans lorsque le véritable
propriétaire habite dans le ressort de la cour d'appel du lieu de situation du bien et de 20 ans
s'il demeure en dehors.
Mise en œuvre de l'usucapion.
La prescription acquisitive ne
s'applique pas automatiquement, le possesseur doit revendiquer son
droit, soit en engageant une demande en justice pour faire constater que celle-ci lui est acquise,
soit en opposant à l'action en revendication engagée contre lui par le propriétaire réel, une fin de
non recevoir tirée de la prescription.
Lorsque la prescription est acquise, elle produit un effet
rétroactif, c'est-à-dire que le
propriétaire est considéré comme tel depuis le jour où il a occupé le bien. Aussi, si une vente est
réalisée alors qu'un tiers, en possession du bien fait jouer la prescription acquisitive, la vente
est nulle.
Si un bien est acquis par prescription acquisitive durant le mariage alors que la
possession avait
commencé avant cet événement, ce bien est considéré comme un bien propre.
Le notaire
Puis-je revendiquer moi-même une succession auprès du notaire ?
Le généalogiste a une mission du notaire pour retrouver les héritiers mais
également certifier la dévolution, le tout sous sa propre responsabilité et à ses risques et
périls.
Souvent les dossiers sont bloqués car les héritiers essayent d'établir la dévolution
eux-mêmes. Le notaire admettra rarement ce principe, ne voulant pas prendre la responsabilité d'un
oubli. L'héritier aura du mal à obliger le généalogiste à rendre ses conclusions.
Un conseil : Si
le généalogiste à déjà signé des contrats avec les autres héritiers, les héritiers qui veulent
revendiquer seuls auront du mal et devraient négocier un contrat réduit avec le
généalogiste.
Combien de temps a un notaire pour régler une succession ?
Pour le règlement du dossier le Notaire a 6 mois du jour de la dernière
révélation (dernier héritier retrouvé).
Si un héritier a signé un contrat il y 6 mois ou 1 an,
cela ne veut pas dire que tous les héritiers ont été retrouvés ou ont signés. Il faut demander par
écrit au généalogiste la situation actuelle du dossier, et s'il a été déposé chez le notaire.
Peut-on appeler la chambre des notaires pour connaître le nom du notaire
chargé d’une succession ?
La chambre des notaires est tenue de vous répondre mais je ne vois pas comment elle saurait le nom du notaire chargé de la succession. Elle-même n’a aucune qualité pour régler le dossier.
Un généalogiste peut-il confier le dossier à un autre notaire que celui
qui l’a mandaté ? Peut-il mandater un notaire ?
Tant que les opérations n’ont pas commencées il est toujours possible de changer
de notaire.
Cela peut paraître curieux mais il peut y avoir diverses raisons. A demander au cas par cas pour
qu’il n’y ait pas de malentendus. Par ailleurs, un généalogiste peut lui-même mandater un notaire
dans certains cas.
Notamment :
- pour les dossiers en déshérence
- aux domaines quand le généalogiste est saisi par un héritier ou un
créancier pour régler le dossier et qu’il n’y a pas de notaire désigné.
Ne peut-on ouvrir un coffre de banque pour y chercher les documents
nécessaires à la recherche d’héritiers ?
Le notaire doit pratiquer l’inventaire et l’ouverture du coffre en présence de tous les héritiers ou les mandataires desdits héritiers. Toutefois il est toujours possible d’effectuer un inventaire conservatoire en remettant et laissant les objets en place
Nous avons hérité d’un oncle qui avait lui-même hérité d’une autre
personne. Peut-on rapprocher les deux successions ?
Les deux successions peuvent en effet faire l’objet d’un rapprochement, à condition que le notaire en ait connaissance.
S’il existe un testament, le recours au généalogiste est-il obligatoire ?
Le problème est de savoir si le testateur a nommé un légataire universel ou un
légataire à titre universel.
Dans le second cas, il est obligé d’effectuer une délivrance de legs
par tous les héritiers du sang, d'’où le besoin d’avoir recours à un généalogiste.
Si le
testateur avait nommé un légataire universel, un simple envoi en possession aurait été
nécessaire.
Le mandat
Quelle est la durée d’un mandat de généalogiste et à quelle fréquence
doit-il donner un rapport d’activité au notaire ?
Il n'est pas obligatoire de fixer une durée à un mandat. Il est généralement
valable jusqu'à révocation. Décider d'une validité d'un an (par exemple) renouvelable par tacite
reconduction, est une bonne formule, qui sous-entend un compte-rendu périodique, même sans
résultats.
Le délai normal de déclaration de succession est la fin du sixième mois civil suivant
celui du décès
(ou par indulgence l'établissement de la dévolution). Cela peut être une référence.
Retrouver les
héritiers d'un défunt dépend de la qualité des éléments de départ (date et lieu de
naissance, orthographe du nom, prénom d'usage, situation matrimoniale), de l'ancienneté de l'auteur
commun (il est a priori plus rapide de retrouver un neveu, qu'un cousin au 6e degré, voire au 12e,
notre ordinaire limite légale), de la dispersion (et des brouilles) des familles, de l'éventuelle
volonté de certains de se dissimuler ou de leur disparition, de l'accès aux sources (archives
détruites ou détériorées, autorisations, langues) et de leur éventuelles erreurs ou falsification,
de l'acharnement, de l'expérience, de la culture (sociale, historique, administrative,...) et de la
chance !
Que se passe-t-il en cas de refus de signer ?
La situation risque d’être bloquée car le généalogiste ne donnera pas son
dossier, et le notaire aura des difficultés pour régler la succession. Vous devrez justifier
vous-même de vos droits auprès du notaire avec pièces nécessaires à l’appui. Un des héritiers peut
également assigner les autres devant le tribunal afin qu’ils prennent position, ce qui entraîne des
frais et des pénalités de retard sur les droits.
Sachez que le généalogiste (qui est dans
l’obligation de tenir au courant les autres héritiers) est
tout à fait dans son droit d’indiquer que certains n’ont pas répondu. Sa seule obligation est le
secret professionnel et de ce fait il ne doit pas divulguer les adresses de ses
héritiers.
Lorsqu'il y a blocage par un héritier, le règlement ne peut avoir lieu. Soit le
généalogiste délivre
une sommation à l'héritier récalcitrant par huissier de prendre position, soit la succession est
impossible à régler, et est transmise au tribunal pour vente aux enchères des biens et partage
judiciaire. Le tout augment naturellement les frais.
Suis-je obligé de signer un contrat de révélation si je connais le défunt
et le notaire chargé de sa succession ?
La question est souvent posée : il faut savoir que le contrat est strictement
libre, que personne n’est obligé de signer un contrat, et qu'il est également toujours possible de
négocier avec le cabinet de généalogie.
Toutefois, le notaire n’a pas la possibilité de vérifier
l’exactitude des renseignements fournis par
les clients et peut donc demander confirmation auprès d'un généalogiste. Le tout est de savoir si,
sans lui la personne aurait pu hériter ou non.
Est-on obligé de signer une procuration et à quoi engage-t-elle ?
Le généalogiste est obligé de prévoir une procuration très large afin de faire face à toutes les situations. Les généalogistes ont d'ailleurs pour habitude de demander des confirmations et l’accord des clients pour toute décision importante, telles que la vente de biens immobiliers ou de titres boursiers.
Problèmes divers
Comment retrouver un héritier vivant à l’étranger ?
Avant de prendre un généalogiste, si vous connaissez le nom de l'héritier et une
adresse (même vieille), vous pouvez écrire (ou en charger votre notaire) à l'adresse suivante
:
Ministère des Affaires Etrangères
Direction des Français à l'étranger et des Etrangers
en France
Service des Français à l'étranger
Sous-direction des personnes
23 rue La
Pérouse
75775 Paris cedex 16
Ils vous enverront deux formulaires de demande de recherches
dans l'intérêt des familles qu'il vous
faudra renvoyer, remplis, datés et signés, accompagnés des documents d'état civil faisant la preuve
du lien de parenté qui vous unit à la personne que vous souhaitez retrouver. Une enquête sera alors
diligentée par ce service qui vous informera du résultat dès qu'ils en auront un. En attendant,
votre notaire peut prévoir sa part et la bloquer.
Sachez en tous cas qu'il n’y a pas de délai. Si
les recherches n’aboutissent pas et qu’il n’y a pas
de trace de décès, il est nécessaire d’effectuer une procédure d’absence ou de faire nommer un
administrateur pour sa part.
Que se passe-t-il si après avoir refusé un héritage, celui-ci est géré par les Domaines ?
Le généalogiste a besoin d’une procuration de l’héritier afin de questionner les
domaines sur l’actif et le passif de la succession. Il fait au préalable signer un contrat à
l’héritier, dans lequel il prend tous les risques et l’héritier aucun.
S'il est avéré que le
passif est supérieur à l’actif, le généalogiste se servira de la renonciation
et l’héritier n’aura rien à régler.
Si l’actif est supérieur au passif, le généalogiste se
chargera de récupérer les sommes auprès des
domaines et prendra ses honoraires prévus au contrat.
Pour ce genre de dossier, les généalogistes
sont prévenus par la publication des ventes des
domaines, mais ils n’ont pas accès à l’actif et au passif avant d’obtenir une procuration.
Peut-on récupérer auprès du généalogiste l’arbre de la famille ?
Il est possible à la fin du dossier de demander au généalogiste le tableau qu'il a lui même constitué. Il peut pour cela vous demander des honoraires fixes. En revanche, il supprimera les adresses des héritiers et tous autres renseignements personnels, étant tenu au secret professionnel.
Quels sont les outils qu’utilisent les généalogistes pour rechercher les héritiers ?
Pour retrouver les héritiers les généalogistes utilisent tous les outils légaux et pour lesquels ils sont autorisés par le Procureur de la république du tribunal du lieu des recherches.
En cas de décès d’un héritier sous tutelle le contrat qu’il avait signé avec un généalogiste
est-il toujours valable ?
Le contrat est en effet toujours valable.
Est-ce plus compliqué lorsqu’un des héritiers est sous tutelle ?
Un héritier sous tutelle complique toujours les choses surtout si le tuteur est une personne de la famille, non professionnelle et ne connaissant pas bien tous les rouages de la tutelle. Avant toute chose, il est nécessaire que le juge des tutelles autorise le tuteur à accepter la succession.
Les droits de succession - Les honoraires
Comment se répartissent les droits de succession entre les différents héritiers ?
La succession se divise non par tête d'héritiers mais par ligne : moitié dans la ligne paternelle et moitié dans la ligne maternelle. Si les héritiers sont plus nombreux d'un côté que de l'autre, ils toucheront chacun moins que les autres, quand bien même se trouveraient-ils plus proches par le degré.
Quels sont les risques en cas d’héritage de dettes ? Que se passe-t-il si les frais engagés par
le généalogiste sont supérieurs à l’actif de la succession ?
Par nature, le contrat en révélation de succession couvre l'ayant droit
signataire de tout risque financier, notamment si la succession s'avérait déficitaire. Cela doit
être normalement précisé clairement, sous une forme approchant la suivante :
"En cas d'insuccès
pour quelque cause que ce soit, (le généalogiste) conservera à sa charge tous ses
frais et fera son affaire personnelle de tout déficit successoral, de façon que l'Ayant droit
n'ait
rien à avancer ou à débourser".
Dans le contrat, ainsi que dans le courrier
d’accompagnement, il
est toujours indiqué que le client
n’aura rien à payer, tout étant à la charge du généalogiste. De toute manière, les droits de
succession ainsi que les frais de notaire étant un pourcentage, il reste toujours une somme à
répartir
Le généalogiste peut-il nous donner des indications sur le montant de la succession ?
Vous pouvez obtenir des renseignements sur l'actif mais les forces actives et passives de la succession ne seront connues qu'après inventaire dressé par le Notaire.
En cas de refus de certains de signer, une succession peut-elle passer aux oubliettes ? et qu’en
est-il des impôts ?
Pour la première question il y a obligatoirement possibilité d'assigner les
héritiers pour qu'ils prennent position s’ils sont connus. Donc le règlement doit aboutir à un
moment donné.
En ce qui concerne les droits, ces derniers sont dus. L'administration fiscale peut
les réclamer à tout moment à l'un des héritier et il faut savoir qu'il y a solidarité entre les
héritiers.
Quels sont les honoraires habituels d’un généalogiste successoral ?
Les honoraires sont libres, donc négociables, mais en règle générale progressifs
suivant le degré de parenté (plus le degré est éloigné, plus le taux est fort), et dégressifs en ce
qui concerne l'actif et calculés par tranche.
En fonction du degré de parenté et de la révélation
des droits que l'héritier a à faire valoir dans
une succession qu'il reconnaît ignorer, et applicables à la fraction de part nette de l'héritage,
ils peuvent s'élever entre 20 % et 50 % (TVA et frais compris) de la part nette revenant à
l'Héritier, ces 50% étant la limite maximale préconisée par la Chambre des Généalogistes
Professionnels (CGP).
Ainsi 35% d'honoraire peut correspondre à plusieurs possibilités :
1 -
Vous êtes ascendant ou descendant naturel en ligne directe, ou frère et sœur, et le montant de
votre part est inférieur à 15 000 €.
2 - Vous êtes neveu ou petit-neveu, oncle ou grand-oncle,
avec un montant compris entre 15 000 et 35
000 €.
3 - Vous êtes un cousin au-delà du 4e degré civil avec un montant supérieur à 35 000
€.
Ces montants sont une quotité de l'actif mobilier et immobilier devant revenir à l'héritier,
ce
compris tout contrat d'assurance, quelle qu'en soit l'importance, après déduction du passif, des
droits de mutation, des frais de recherche et de règlement. Le généalogiste procède ensuite, sans
aucune rémunération supplémentaire, à l'accomplissement de toutes les démarches nécessaires à la
liquidation de la succession révélée.
Normalement, vous signez un contrat de révélation de
succession avec le barème mentionné.
Les honoraires des généalogistes peuvent paraître élevés
mais ils prennent tous les risques,
avancent tous les frais, et représentent les héritiers dans le règlement. Sans eux, beaucoup
d'héritiers n'auraient jamais été connus et n'auraient jamais hérité.
Si vous estimez que ce
travail n’est pas très important, il y a toujours la possibilité de négocier
le contrat. Chaque héritier peut d'ailleurs négocier personnellement ses propres honoraires. Vous
pouvez renvoyer le contrat avec les honoraires que vous souhaitez en rayant tous les autres
honoraires.
Sachez en tout cas que si vous n'êtes pas obligé de signer le contrat d'honoraires
proposé par le
généalogiste, celui-ci peut légitimement défendre ses droits jusqu'en justice afin de faire
reconnaître ses honoraires. La jurisprudence reconnaît le rôle de "découvreur d'héritier" du
généalogiste successoral et le droit à une juste rémunération, à condition bien sûr qu’il puisse
prouver qu’il a bien fait les recherches.
Dois-je payer des frais de généalogistes pour un cohéritier difficile à retrouver ?
En ce qui concerne les frais de recherche ces derniers sont pris sur la part de l'héritier recherché, les héritiers connus n'ayant rien à régler au généalogiste.
Si je signe une procuration à un généalogiste, vais-je avoir ensuite contact avec le notaire
liquidateur et lui payer des honoraires ?
Il est d’usage que le généalogiste s’occupe des démarches auprès du notaire et
signe les actes. Il doit tenir au courant les héritiers des différentes étapes et des rendez-vous
auquel ils peuvent assister.
En ce qui concerne les frais de notaire, ils sont prélevés sur
l’actif de succession.
Un généalogiste peut-il demander que lui soit abandonné tout contrat d’assurance, en plus de ses
honoraires ?
Ce n’est pas le contrat d'assurance lui-même que demande le généalogiste, mais ses honoraires sur ce contrat. Cette précision a été demandée car souvent les compagnies d'assurance versent directement le contrat aux héritiers.
Peut-on contester les honoraires du généalogiste si l’on a participé aux recherches ?
Puisque les honoraires sont libres et négociables, vous pouvez bien évidemment argumenter sur l'aide apportée afin d'obtenir un rabais.
Le notaire peut-il prélever les honoraires du généalogiste si je n’ai pas signé de contrat de
révélation ?
Le Notaire ne peut en aucun cas prélever des sommes sans l’accord écrit du client et sans approbation du compte. De même pour le généalogiste si c’est lui qui détient les fonds.
Biens immobiliers
Je fais l’objet d’un redressement fiscal sur les plus-values consécutives à la vente des valeurs
héritées. Puis-je les déduire des honoraires du généalogiste ? Font-elles partie de l’actif net
?
Logiquement vous payez les plus-values et les droits de succession. Le
généalogiste doit prendre ses honoraires sur l'actif net après déduction des droits de succession et
des plus-values qui, depuis la nouvelle loi, sont normalement réglées par le notaire.
S'il s'agit
d'un redressement postérieur, le généalogiste ne pouvait pas en connaître le montant.
Toutefois l'héritier est en droit de lui demander le remboursement de ses honoraires sur le montant
de la plus-value, exclusion faite des pénalités.
Ajoutons qu'il est très rare qu'il y ait des
plus-values en matière de succession, le bien étant
souvent évalué au prix de vente.
Que faire lorsque les biens immobiliers ont été sous-évalués par le généalogiste ?
Il est d'usage de réclamer l'accord des héritiers sur le prix de vente et de leur faire signer l'estimation pour accord. A mon sens la procuration n'est pas suffisante.
J’ai signé un compromis de vente, mais le propriétaire vient de décéder et les héritiers sont
introuvables. Cette maison entre-t-elle dans la succession ou peut-elle être considérée comme
vendue ?
La maison entre obligatoirement dans la succession. La vente n’ayant pas été
régularisée et non publiée au bureau des hypothèques, il faut nécessairement les héritiers pour la
signature définitive de la vente.
Cependant, le décès du vendeur n'annule pas forcément
totalement
le compromis : les héritiers sont tenus de vendre au même tarif à l'acquéreur (sauf stipulation
contraire du compromis).
Je suis intéressé par l'achat d'une propriété dont les propriétaires sont décédés et dont les
enfants héritiers n'ont pas tous été retrouvés. Y a-t-il un délai maximum pour que la vente
puisse se faire quand même sans avoir retrouvé tous les héritiers ?
Il n'y a pas de délai pour retrouver les héritiers d'une succession. Il existe
donc plusieurs solutions :
1°) faire une procédure en déclaration d'absence parce que l'héritier
est introuvable (délai 3 ans).
2°) demander la nomination d'un administrateur qui pourra se faire
autoriser par le tribunal pour effectuer la vente. Celle-ci sera faite aux enchères publiques et
ouverte à tous.
3°) faire nommer les domaines pour que ces derniers vendent le bien, toujours aux
enchères.
En cas de copropriété avec des héritiers introuvables, peut-on vendre ou louer une maison ?
Il est absolument nécessaire de retrouver la totalité des héritiers pour
vendre.
Si le décès est antérieur à la nouvelle loi de 2007, il n’est pas non plus possible de
louer la
maison sans l’accord de tous les héritiers. Dans ce cas, la seule solution est de faire nommer un
administrateur judiciaire afin de gérer la succession en attendant de retrouver la totalité des
héritiers.
La loi du 23/06/2007 supprime le recours systématique à la règle de l’unanimité. Les
indivisaires
titulaires d’au moins deux tiers des droits indivis peuvent effectuer à cette majorité les actes
d’administration, ainsi que les actes de disposition nécessaires au paiement des dettes et charges
de l’indivision.
Recours
Après avoir signé un contrat avec un généalogiste j’apprends que le défunt est le frère de mon
père. Quel recours puis-je avoir quand il est facile de prouver que les recherches n’ont pas eu
lieu ?
Les recherches ont bien eu lieu puisqu’un contrat a été signé. Contrat, ne l’oublions pas, qui permet de faire partir le délai de 6 mois pour les droits de succession du jour de la dernière révélation et évite d’importantes pénalités. Quand le contrat est envoyé, il est normal de ne pas donner le nom du défunt, puisqu' il doit y avoir par la suite une révélation.
Quel recours puis-je avoir contre un généalogiste qui semble ne pas respecter le contrat signé
et ne donne aucune nouvelle ?
Il existe deux recours :
Le premier auprès de la chambre ou du syndicat dont
dépend le généalogiste.
Le deuxième, plus efficace, auprès du notaire chargé du règlement de la
succession.
Toutefois, si le généalogiste ne donne aucune nouvelle, c'est peut-être que le
dossier n'est pas
clos, que tous les héritiers n'ont pas été retrouvés, ou que certains d'entre sont sont
récalcitrants.. Auquel cas il est alors totalement impuissant.
J’ai refusé de signer un contrat avec un généalogiste pour une succession dont j’ai appris par
ailleurs qu’il s’agissait de celle de ma mère perdue de vue depuis plus de 20 ans. Il me menace
par le biais de son avocat. Ai-je une chance d’obtenir gain de cause ?
A mon avis, sauf à avoir des éléments que je n'ai pas, vous avez peu de risques.
En effet, si vous n'avez pas signé de contrat, le généalogiste aura du mal à prouver que c'est grâce
à son intervention que vous avez eu connaissance de la succession.
De plus, le notaire a
l'obligation de faire par lui-même dans un premier temps les recherches
concernant l'héritière. La jurisprudence dans ce genre de cas a toujours donné tort au généalogiste.
Qui assigne les héritiers connus et comment ?
Il faut demander au notaire qui saisira un avocat. Il peut également faire une assignation interpellative par huissier afin que les héritiers prennent position.
Puis-je annuler une procuration à un généalogiste qui donne de fausses réponses et poursuivre un
notaire qui n’en fait aucune ?
La seule solution est :
1°) Dénoncer les procurations par lettre recommandée
au notaire.
2°) Si le notaire refuse de répondre, déposer plainte auprès de la Chambre des
Notaires (chambre
départementale) pour le forcer à donner des explications.
3°) déposer plainte auprès du procureur
de la république contre le généalogiste en expliquant tout
le dossier et les difficultés à obtenir des informations.
Quel est le délai pour régler une succession ? Que faire lorsque cela dure depuis trop longtemps
?
Une des obligations est de régler les droits de succession dans les 6 mois de la
dernière révélation faite. En ce qui concerne le généalogiste il faut lui demander par écrit la
situation exacte du dossier. Il a peut-être écrit à la chambre des notaires mais cette dernière n’a
aucune qualité pour régler le dossier, car seul un notaire peut le faire.
Quant au généalogiste,
il doit envoyer dans les meilleurs délais le compte à chaque héritier. Et après accord sur le
compte, il doit envoyer le chèque à chaque héritier, toujours dans les délais les plus
brefs.
Mais il est en droit d’attendre l’accord de tous les héritiers
Puis-je exiger de savoir qui a mandaté le généalogiste ?
Depuis la nouvelle loi (article 36) sur les successions, le généalogiste doit
être mandaté par toute personne qui a un intérêt légitime à l’identification des héritiers ou au
règlement de la succession, c'est-à-dire les créanciers, les cohéritiers, le notaire en charge du
dossier.
Il est a noter que n’ont pas d’intérêt direct et légitime à demander une telle recherche
: le gérant
de tutelle, les infirmières, les concierges et, c’est important, les pompes
funèbres.
L’obligation d’un mandat préalable ne joue pas pour les successions vacantes ou en
déshérence.
La sanction de l’absence d’un mandat est l’interdiction de percevoir une quelconque
rémunération ou
de prétendre à un quelconque remboursement de frais. Il doit donc fournir son mandat pour percevoir
ses honoraires.
Quelle est la procédure pour invalider un contrat de révélation de plus de 6 mois ?
Le contrat de révélation est un contrat passé entre deux parties : le
généalogiste et l’héritier. Chacun doit respecter ses engagements et il est impossible de le
révoquer sans l’accord de l’autre, sauf à justifier un manquement aux obligations de l’une des
parties.
Seul le tribunal est juge.
Après avoir contesté les honoraires d’un généalogiste celui-ci s’adresse à moi par
l’intermédiaire de son conseil juridique. A qui dois-je répondre ?
Pas de problème : vous pouvez indifféremment répondre à l’un ou à
l’autre.
Petit conseil : écrire au conseil et envoyer copie au généalogiste.